Le général Abdourahamane Tiani, président du Niger, a déclaré, mardi 17 octobre 2024, que la sortie du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) ne sera pas synonyme de chaos pour ces trois pays fondateurs de la Confédération de l'Alliance des États du Sahel (AES).
"J'aimerais rassurer tous les Nigériens et, au-delà, tous nos concitoyens de la Confédération AES que la sortie de la CEDEAO n'entraînera pas le chaos pour nos pays et leurs nationaux", a indiqué le chef de l'Etat nigérien dans un message adressé à la nation mardi soir à l'occasion du 66ème anniversaire de la proclamation de la République du Niger célébré ce 18 décembre.
"En tout état de cause, toutes les dispositions seront prises pour parer à toute éventualité", a-t-il ajouté.
Martelant que la décision de sortie de la CEDEAO est "irréversible, car longuement mûrie et réfléchie", Abdourahamane Tiani a expliqué qu'elle a aussi le mérite "d'avoir enlevé définitivement aux puissances étrangères et leurs valets africains tout moyen et toute légitimité pour nous faire la guerre, à travers la CEDEAO".
Cette initiative prise et développée avec le Mali et le Burkina Faso a pour objectif essentiel de restaurer "notre souveraineté pleine et entière" sur les ressources et opportunités des pays dans le cadre de la Confédération des Etats de l'Alliance du Sall, a martelé le général Tiani.
"Ce que le peuple nigérien a réussi depuis le 26 juillet 2023, c'est d'inscrire notre pays dans une nouvelle trajectoire qui, cette fois-ci, est porteuse d'espoir", a encore souligné le chef de l'Etat nigérien.
Son prédécesseur Mohamed Bazoum a été renversé son prédécesseur le 26 juillet 2023 par la garde présidentielle dont Tiani est le chef. Depuis, il vit reclus dans une résidence du palais présidentiel de Niamey avec une partie de sa famille dont sa femme. La CEDEAO demande en vain sa libération, ainsi que de nombreuses personnalités africaines et internationales.
Les trois pays de l'AES ont officiellement annoncé leur retrait de la CEDEAO le 28 janvier dernier, alors que l'organisation sous-régionale, appuyée par la France, envisageait une intervention militaire au Niger pour libérer et rétablir l'ancien président Mohamed Bazoum renversé par le coup d'Etat du 26 juillet 2023.
Selon les textes de l'organisation, à partir du 29 janvier prochain, les trois pays ne seront plus membres de la CEDEAO.
Lors d'une réunion tenue le 15 décembre courant à Abuja (Nigeria), la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO a pris note de la notification du retrait des trois pays. Elle a fixé une période de transition de six mois pour définir les modalités de ce retrait, tout en espérant qu'ils reconsidéreront leur position. [Momar DIENG avec AA]